Jean-Luc Hees
Jean-Luc Fernand Hees, né à Évreux le , est un journaliste et animateur de radio français. Il était, de 2009 à 2014, président du groupe Radio France. De 2017 à 2020, il a été membre du comité d’éthique de la chaine de télévision russe controversée RT[1] (ex-Russia Today).
Président-directeur général Radio France | |
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Jean-Luc Fernand Hees |
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Biographie
modifierAprès des débuts en 1972 à l’ORTF, il est correspondant de France Inter à Washington dans les années 1980. À son retour en France, il présente le journal de 13 h 00 de France Inter en direct et en public, et le magazine Synergie de 1990 à 1999[2].
Il est nommé directeur de France Inter en 1999 par le PDG de Radio-France Jean-Marie Cavada. En 2003, il supprime brutalement de la matinale de France Inter la chronique scientifique Odyssée du médecin et romancier Martin Winckler, à la suite de pressions de l'industrie pharmaceutique[3]. En tant que directeur de France Inter, Jean-Luc Hees a mis (ou remis) à l’antenne Pascale Clark, Frédéric Bonnaud, Stéphane Bern, Gérard Lefort, Philippe Val et Michel Polac[4]. En 2004, à l’arrivée de Jean-Paul Cluzel à la tête de Radio France, il est remplacé par Gilles Schneider.
En 2006, Jean-Luc Hees revient à l'antenne sur Radio Classique. En 2007, il est chargé sur cette antenne de l'émission culturelle Hees bien raisonnable de 18 à 20 heures. À la rentrée 2008, il est à la tranche matinale de 8 à 10 heures. En 2008, il tient une chronique dans Charlie Hebdo sur la campagne présidentielle américaine.
Nommé président de Radio France[5] par Nicolas Sarkozy lors du Conseil des ministres du , Jean-Luc Hees succède à Jean-Paul Cluzel à compter du . Le , le CSA nomme Mathieu Gallet pour lui succéder à compter du suivant[6].
En , il entre au comité d'éthique de la chaîne de télévision nouvellement lancée RT France, en compagnie de l'homme politique Thierry Mariani[7].
Polémiques sur l'indépendance en tant que président de Radio-France
modifierContrairement à ses prédécesseurs et à son successeur qui sont nommés par le conseil supérieur de l'audiovisuel, sa nomination est une application de la loi organique du , qui prévoit la désignation en conseil des ministres des présidents de l'audiovisuel public[8].
L'intervention en direct contre Edwy Plenel
modifierBien qu'ayant renoncé à l'antenne, Jean-Luc Hees, tout juste nommé à la tête de Radio-France, intervient le à 8 h 57 dans l'émission « Le sept-dix » de France Inter avec Éric Delvaux, pour porter la contradiction à Edwy Plenel qui dénonçait avec une certaine « virulence » ce qu'il appelait « un rapport clientéliste des médias à l'État », visant par ces propos la nomination de Hees à la tête de la radio par Nicolas Sarkozy[9].
Edwy Plenel pointait ainsi du doigt la perte d'indépendance à ses yeux de la radio publique. Cette interruption directe des programmes par Jean-Luc Hees pour se défendre personnellement a été critiquée par de nombreux journalistes de France Inter[10].
Le non-renouvellement des contrats de Stéphane Guillon et Didier Porte
modifierAprès le non-renouvellement, annoncé le , des contrats de Stéphane Guillon et Didier Porte[11], deux humoristes de la matinale de France Inter, assurant pourtant un pic d'audience de la station, il est au cœur, avec Philippe Val, directeur de France Inter d'une polémique l'accusant de collusion avec le président de la République, objet de nombreuses railleries de la part des deux humoristes. Cette éviction est largement commentée comme un limogeage politique sur le net et dans la presse[12],[13]. Le jeudi , une manifestation de soutien aux deux humoristes, devant le siège de Radio-France, rassemble environ 2 000 personnes selon les syndicats réclamant la démission des deux dirigeants[14].
Affaires judiciaires
modifierPar trois décisions du , la Cour de discipline budgétaire et financière condamne Jean-Luc Hees à des amendes d'un montant total de 4 500 € pour des négligences dans sa conduite de Radio-France en ce qui concerne les marchés relatifs au chantier de réhabilitation, les achats de biens et de services et les rémunérations[15], pour un montant total de 16,99 millions d'euros d'argent public[16].
Clairvoyance journalistique
modifierEn tournée de promo sur France Inter à l'occasion de la sortie de son livre Hillary Clinton Une certaine idée de l'Amérique, il déclare qu'Hillary Clinton sera forcément élue. L'argumentaire sur la grande qualité de celle-ci repose entre autres sur le fait qu'elle se souvenait de la fille de M. Hees qui l'avait rencontrée quelles années auparavant. Chose bien plus importante que la détestation de la famille Clinton à la suite du mariage princier de leur fille.
Distinctions
modifierJean-Luc Hees est nommé chevalier de la Légion d'honneur en [17], et promu officier lors du Nouvel an 2010[18],[19].
Vie privée
modifierIl a été marié à la journaliste, animatrice de télévision et de radio, puis éditrice, Muriel Hees[20]. En , il est photographié dans le magazine Paris Match en compagnie de sa nouvelle épouse d'origine anglaise, Carol-Ann Duchatelier, qu’il a épousée en juillet 1990 et avec qui il vit en Normandie[21].
Publications
modifier- La Saga de la Maison Blanche, Éditions Presses de la Renaissance,
- Sarkozy président ! Journal d'une élection, Éditions du Rocher,
- Le Roman de Mai 1968, Éditions du Rocher,
- Obama, what else ?, Éditions Les Échappés, illustré par Riss
- Voyage, Éditions Le Cherche midi,
- Hillary Clinton Une certaine idée de l'Amérique, Éditions Baker Street, , 448 p.
- Ces psychopathes qui nous gouvernent, Éditions Plon,
- Ces ondes merveilleuses..., Éditions Baker Street, , 325 p.
Notes et références
modifier- « Guerre en Ukraine : "J’approuve les mesures prises par la commission européenne", assure Jean-Luc Hees, ancien membre du comité d’éthique de RT France », sur Franceinfo, (consulté le )
- Archives conservées aux Archives nationales et instrument de recherche disponible dans la salle des inventaires virtuelle.
- « Extrait du magazine de Canal+ "90 min" diffusé en 2004 à propos du conflit entre Hees et Winckler », sur Canal+
- « Jean-Luc Hees fait entendre sa différence », L'Humanité,
- Archives nationales: notice d'autorité
- « Mathieu Gallet nommé à la tête de Radio France »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- AFP, « RT France : Jean-Luc Hees et Thierry Mariani au comité d'éthique », Le Point, (lire en ligne)
- Communiqués de presse : Jean-Luc Hees, président de Radio France Radio France,
- (fr) Régis Soubrouillard, « Hees en direct sur France-Inter : Plenel à défaut d'Obama », sur Marianne,
- A France Inter, l'intervention surprise de Jean-Luc Hees fait polémique. Le Monde, 15 mai 2009. Lire en ligne
- « Jean-Luc Hees ou la méthode «Casse-toi pauv'con!» », sur Club de Mediapart, (consulté le ).
- « Humoristes : les pieds dans le débat / Arrêt sur images », sur Arrêt sur images (consulté le ).
- « Guillon et Porte virés de France Inter, mais largement soutenus », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- « En (quasi) direct de la manifestation à Radio France - Par La rédaction / Arrêt sur images », sur Arrêt sur images (consulté le ).
- Arrêts n° 227-760, 228-762 et 229-766 du 25 janvier 2019, JORF n°23 du 27 janvier 2019. Disponibles sur Légifrance
- « Canard Plus », Le Canard Enchaîné, no 5126, , p. 6.
- Décret du 2 avril 1999 portant promotion et nomination, JORF no 80 du 4 avril 1999, p. 5054–5066, NOR PREX9900901D, sur Légifrance.
- Décret du 31 décembre 2009 portant promotion et nomination, JORF no 1 du 1er janvier 2010, p. 11, texte no 5, NOR PREX0928983D, sur Légifrance.
- (fr) dépêche de l'agence France-Presse, « Légion d'honneur du Nouvel An: Maurice Allais, Louis Gallois, Paco Rabanne », sur google.com,
- (fr) Muriel Signouret, « Muriel Hees débarquée d'Europe 1 », Stratégies,
- Pauline Delassus, « “Revoir ma Normandie”, Jean-Luc Hees, P-DG de Radio France », Paris Match n° 3139, 22 juillet 2009
Liens externes
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- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- « Jean-Luc Hees » (présentation), sur l'Internet Movie Database