Europlasma
Europlasma est un groupe français créé en 1992, spécialisé dans les technologies dites de rupture (torche à plasma, dont torche utilisant de l'oxygène pur comme gaz plasmagène au lieu de l'air, ce qui permet de supprimer les émissions de NOx[1]) pour l'inertage et le traitement de déchets dangereux (amiante, déchets radioactifs) et la production d'énergie renouvelable. La société est cotée en bourse.
Europlasma | |
Création | 10-02-1992 |
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Dates clés | 2001 : Entrée en Bourse d'Europlasma |
Fondateurs | Didier Pineau, Maxime Labrot |
Forme juridique | SA à conseil d'administration |
Siège social | Morcenx (direction administrative : Pessac (Bordeaux Métropole), France |
Direction | Jérôme Garnache-Creuillot |
Activité | Fabrication de fours et brûleurs |
Filiales | Inertam, CHO Power, CHOPEX |
Effectif | + 80 |
SIREN | 384256095 |
Site web | http://www.europlasma.com |
Chiffre d'affaires | 2 555 000 € en 2016
1 906 000 € en 2017 |
Résultat net | 20 344 900 € en 2016 (perte)
55 000 € en 2017 |
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Activités
modifierLes activités principales du groupe sont mises en œuvre par 3 sociétés/filiales :
- Torch & Process qui conçoit, construit et commercialise des torches à plasma et vend des solutions plasma (basée sur une technologie mise au point par Aerospatiale (devenue EADS)), avec des études d'ingénierie et de licences sur les fours de traitement des déchets dangereux et des gaz (Europlasma Industries)[2].
En 2015 ce groupe comptait plus de 80 personnes et son chiffre d'affaires était de 9 millions d'euros (bilan 2014)[2]. - Inertam est l'exploitant de l'unique site européen de vitrification d'amiante, situé à Morcenx (Landes). Inertam a été créée par EDF[2].
- CHO Power qui conçoit et construit des unités de production d’électricité par gazéification de déchets portés à très haute température (plasma), pour des déchets banals et de biomasse. CHOPex, une filiale de CHO Power exploite ces unités[2].
Europlasma conçoit et fabrique des systèmes plasma (torche à plasma) dont la haute température peut avoir une application dans l’industrie du métal, la destruction de déchets, ou la gazéification haute température.
La torche à plasma permet de produire une énergie thermique allant jusqu'à 5 000 °C, à partir d'une énergie électrique. Elle permet notamment de remplacer les brûleurs de combustible fossile.
Une torche de ce type permet une transformation des composés organiques des déchets en gaz de synthèse de pouvoir calorifique inférieur allant jusqu'à 4,2 MJ/kg[3], ce qui aboutit à une destruction totale du déchet traité.
Activité, rentabilité, effectif
modifier2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | |
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Chiffre d'affaires en millions d'euros | 827 | 3 150 | 2 454 | 1 906 | 1 627 | |
Résultat net en milliers d'euros | - 24 966 | - 13 523 | - 20 344 | + 55 | - 74 537 | |
Effectif moyen annuel (holding) | 18 | 17 | 18 | 18 | 18 |
Historique
modifierLe 10 février 1992, Europlasma est créé. C'est le début des ventes de torches et de licences.
En 2001, Europlasma entre sur le Marché Libre de la Bourse Euronext Paris. Une levée de 3 M€ est effectuée.
En 2003, le groupe rachète Inertam à EDF.
En 2006, Europlasma prend le contrôle majoritaire d’Europe Environnement.
En 2007, lancement de CHO Power.
En 2009, en bourse, transfert sur Alternext de NYSE Euronext Paris (code ALEUP) ;
En 2010, début de la construction de la première usine de production d’électricité à partir de déchets et de biomasse forestière par gazéification plasma en France. L'usine ouvre en 2012[5].
En 2013, Europlasma vend Europe Environnement au groupe Belge CMI, ce qui engendre également une réorganisation du groupe.
En 2014, Europlasma effectue une livraison préliminaire de la centrale électrique CHO Morcenx - Augmentations de capital + 40M€ levés.
En 2016, le bilan annuel est grevé par des problèmes chez Inertam (arrêts de production « dus à des incidents exceptionnels » selon la direction) qui ont fait chuter le chiffre d'affaires de 32 % entre les deux exercices, à 7,7 M€, soit l'essentiel du chiffre d'affaires d'Europlasma. Le bilan est aussi grevé par l'investissement lourd « encore à valider techniquement, de la centrale CHO Power, qui doit produire de l'électricité à partir de la gazéification de biomasse et déchets solides »[6] (pour atteindre la puissance électrique promise et obtenir sa qualification technique, cette centrale a du s'équiper de deux moteurs supplémentaires (d'une puissance de 2 MW , fabriqués par le groupe autrichien GE Jenbacher), en plus des deux moteurs Caterpillar déjà installés [6])
En 2017, la Banque européenne d'investissement (BEI) envisage un prêt de 20 M€ pour aider Europlasma à déployer dans les Deux-Sèvres une centrale électrique à énergie renouvelable déjà soutenue (pour 12 M€) par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Une autre centrale de production est en attente d'autorisation, le projet CHO Locminé dans le Morbihan[6].
Innoveox, un groupe parisien qui est le principal concurrent d'Europlasma dans le domaine de l'inertage par vitrification de déchets dangereux (dont radioactifs) est aussi en difficulté, faisant début 2017 l'objet d'une procédure de sauvegarde[6]. Le groupe prospecte aussi le secteur sidérurgique européen, pour reformage à sec des gaz de hauts fourneaux en vue de la diminution, voire l’élimination, des émissions de CO2 et de l’optimisation du procédé sidérurgique. CM Le 14.06.2017, la technologie CHO Power est validée (FA pour Final Acceptance).
Le 25 janvier 2019, la société est placée en redressement judiciaire comme les autres sociétés du groupe, le Tribunal de commerce de Mont de Marsan a fixé une période d'observation de six mois pour mettre en place des projets industriels pérennes et sauvegarder les emplois. Depuis, sur l'ensemble des candidats ayant manifesté leur intérêt pour les activités développées par Europlasma, seuls deux repreneurs potentiels travaillent sur leur projet de reprise d'activités et de salariés afin de déposer une offre[7].
Début août 2019, le tribunal de commerce de Mont-de-Marsan valide le plan de redressement proposé pour Europlasma, quelques semaines après l'entrée au sein du capital de Zigi Capital, qui a mis en place une nouvelle gouvernance et élaboré un plan pour sauver l'entreprise[8]. 110 emplois sont ainsi conservés grâce à cette décision[9],[10]. La société crée une filiale en Chine avec la construction d'un four de traitement des crasses d'aluminium et un centre de recherche à l'université de Hangzhou - Danzi[11].
En 2022, Europlasma prend le relais de Luxfer, qui fabriquait des bouteilles haute pression et avait été fermé en 2019. Un nouveau site sera construit à Cébazat, dans le Puy-de-Dôme, où seront fabriquées des bouteilles en aluminium pour stocker des gaz à haute pression[12]. Ces bouteilles seront utiles pour la santé (pour l'oxygénothérapie normobare), et le site permettra aussi de valoriser les déchets de l'industrie de l'aluminium[13]. Europlasma mobilise 25 millions d'euros en fonds propres sur cinq ans, et 25 autres millions en dette privée ; il prévoit que la nouvelle usine générera un chiffre d'affaires d'environ 10 millions d'euros en 2025, et 50 millions en 2029[14]. Le site accueillera la plus grande presse de filage (métallurgie) inverse en Europe[15].
En , Europlasma dépose une offre pour la reprise de la forge de Valdunes, le dernier fabricant de roues et essieux de France[16]. Le , le rachat est acté : Europlasma s'engage à reprendre 66 salariés à Leffrinckoucke et 108 à Trith-Saint-Léger, soit 60 % des effectifs[17]. Plusieurs journeaux cependant, comme Le Monde, s'interrogent sur le financement atypique du groupe, « qui a échappé de peu à la liquidation en 2019, [et] n’a, depuis, repris que des sociétés en difficulté »[18].
Références
modifierEuroplasma vend sa technologie à travers le monde :
- Cenon en France : 2 400 tonnes par an de cendres volantes. Projet pilote arrêté depuis 2009.
- Yongin en Corée du Sud : 5 000 tonnes par an de cendres volantes
- Kakogawa au Japon : 10 000 tonnes par an de cendres provenant d’un four d’incinération traitant 150 000 tonnes par an d’ordures ménagères
- Shimonoseki au Japon : 14 000 tonnes par an de cendres volantes et cendres sous chaudière provenant d’un four d’incinération traitant 140 000 tonnes par an d’ordures ménagères
- Imizu au Japon : 4 000 tonnes par an de cendres volantes provenant d'un incinérateur ayant traitant 50 000 tonnes par an d'ordures ménagères
- Maizuru au Japon : 2 000 tonnes par an de cendres volantes et cendres sous chaudière provenant d’un four d’incinération traitant 80 000 tonnes par an d’ordures ménagères
- Kozloduy en Bulgarie : usine de traitement et de conditionnement de déchets radioactifs
- Huije en Chine: 10 000 tonnes par an de cendres volantes provenant d'un four d'incinération d'ordures ménagères
Notes et références
modifier- Déjean, Jean-Philippe (), Europlasma signe un contrat à 1 M€ dans le nucléaire ; 09/11/2016]
- Jasmin M (2014) , Analyse financière EUROPLASMA ; Arkéon finance ; Capital, publié 25/09/2014
- « La torche à plasma tient ses promesses », Environnement magazine, no 23, supplément trimestriel & énergie, , p. 22.
- « Europlasma ; bilans publiés », sur www.verif.com (consulté le )
- César,Nicolas (2012) Dans les Landes, Europlasma transforme les déchets industriels en électricité, La Tribune 27/07/2012
- Jean-Philippe Déjean (2017) La BEI envisage de prêter 20 M€ à Europlasma, article publié dans La Tribune du 03/05/2017
- « Europlasma ne recotera pas dans l'immédiat », sur Bourse Direct (consulté le )
- « La justice valide le redressement d'Europlasma, spécialiste du traitement des déchets », sur FIGARO, (consulté le )
- « Europlasma à Pessac et Morcenx : le plan de redressement validé, 110 emplois conservés », sur SudOuest.fr (consulté le )
- « Morcenx : la justice valide le plan de redressement d'Europlasma, 110 emplois sauvegardés », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine (consulté le )
- « Dans le Puy-de-Dôme, après Luxfer, Les Forges de Gerzat vont relancer la production de bouteilles d’oxygène », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Une usine à 100 millions d'euros pour re-fabriquer des bouteilles de gaz haute pression en France », L'Usine nouvelle, (lire en ligne, consulté le )
- « Bouteilles d’oxygène: Luxfer renaît de ses cendres », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Luxfer : un accord trouvé pour la reprise de l'usine près de Clermont-Ferrand », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes (consulté le )
- « Oxygène médical : le girondin Europlasma va relancer l'activité de l'ex-Luxfer », sur Les Echos, (consulté le )
- « Valdunes : le français Europlasma a déposé une offre de reprise pour la forge, pas pour l'usine », sur Le Figaro, (consulté le )
- Antoine Barège et Louise Forbin, « Valdunes : la reprise du dernier fabricant français de roues de trains par Europlasma validée, 184 postes sauvegardés », France Bleu Nord, (lire en ligne, consulté le )
- Aline Leclerc, « Les zones d’ombre d’Europlasma, repreneur d’entreprises en série et seul candidat au sauvetage de Valdunes », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )