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Enguerrand d'Eudin — Wikipédia

Enguerrand d'Eudin

homme de guerre et officier royal français

Enguerrand d'Eudin, mort le , est un capitaine et officier royal pendant la Guerre de Cent Ans. Il est au service du roi de France Jean II le Bon et de ses fils Charles V et Louis Ier d'Anjou.

Enguerrand d'Eudin
Gisant d'Enguerrand d'Eudin, redressé,
dans l'église de Frencq.
Biographie
Décès
Activités
Conjoint
Enfant
Jeanne d'Eudin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Homme de guerre

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Enguerrand d'Eudin est un chevalier picard, issu de la petite noblesse des confins du Ponthieu et du Boulonnais[1]. Seigneur d'Eudin et de Frencq[2], il serait le fils de Wales d'Eudin, bailli de Fiennes et de Mahaut d'Hodicq, dame de Frecq, fille de Huon d'Hodicq et de Marie de Renty[3],[2] mais cette filiation n'est pas prouvée[4]. Sans pouvoir le situer précisément, on trouve une trace du nom de famille d'Eudin à Frencq[5].

Enguerrand d'Eudin est cité dès 1351, combattant en Poitou et en Limousin sous les ordres de son compatriote et protecteur le maréchal Arnoul d'Audrehem[6],[7],[1],[8].

Il est nommé capitaine de Loches le et organise des travaux de remise en état des fortifications, du pont-levis et du donjon fort en 1358-1359[9],[10],[11]. Il reprend aux routiers anglo-navarrais l'abbaye de Beaulieu-lès-Loches mais échoue à combattre efficacement les Anglais[12]. Pierre de Palluau, seigneur de Montrésor, l'accuse en 1364 devant le Conseil du roi de maltraiter la population; d'être cupide et peu enclin à défendre les intérêts du roi[13]. Enguerrand d'Eudin est remplacé à Loches en par Jean d'Azay[14],[13],[15] mais le Parlement rend en novembre un arrêt qui lui est favorable[16].

En 1361, il aurait informé le roi, au retour d’un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, des préparatifs militaires de Charles le Mauvais dans son royaume de Navarre[15].

Enguerrand d'Eudin combat probablement à la bataille de Cocherel en 1364. Selon la Chanson de Bertrand du Guesclin, il parvient échapper aux ennemis qui le poursuivent en traversant la Seine à cheval et rejoint ainsi les troupes de Bertrand du Guesclin[17],[15].

Officier royal

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Bataille de Pontvallain. Chroniques de Jean Froissart.

Son mariage avec Jeanne de Châteauvillain conforte Enguerrand d'Eudin dans une position sociale plus élevée[18]. En 1369 ou 1370, il est nommé gouverneur de Tournai et participe à la victoire de Pontvallain en [19],[20],[15].

En 1372, il est nommé gouverneur et sénéchal du Ponthieu et capitaine du Crotoy[21],[20],[15]. Il porte les titres de chevalier, conseiller et chambellan du roi. Il joue un rôle important dans l'armée royale[15]. En mars 1375, Il participe aux côtés de grands seigneurs, aux négociations avec les Anglais qui aboutissent à la signature de la trêve de Bruges[22]. Il reçoit la châtellenie de Rozoy en Thiérache, prise à Pierre de Craon banni du royaume[23].

À partir de 1379, Enguerrand d'Eudin fait partie des proches de Louis Ier d'Anjou[24],[15]. À la fin de l'année 1379, alors que Louis d'Anjou est lieutenant du roi en Languedoc, Enguerrand d'Eudin est nommé sénéchal de Beaucaire[21],[25],[15] et envoyé mater une révolte à Montpellier[25],[15]. Dans la sénéchaussée de Beaucaire, il réprime la révolte des Tuchins en 1382-1383[26],[27]. Il participe activement à la guerre de l’Union d'Aix entre d'une part les villes qui soutiennent Charles de Duras et d'autre part Louis Ier d’Anjou puis sa veuve Marie de Blois[28],[15]. En 1383-1385, il occupe différentes places de Provence en leur nom mais aussi pour son propre compte. Des rumeurs l'accusent de vouloir les garder. Finalement, il négocie avec Marie de Blois des indemnités pour lui rendre ces villes[28],[29],[30],[31],[8].

 
La révolte des Tuchins, Grandes Chroniques de France, XIV-XVe siècles, BnF.

À la fin de l'année 1385, Enguerrand d'Eudin est nommé gouverneur du Dauphiné[32],[33],[15]. Il l'administre efficacement jusqu’à sa mort, sauf deux courts moments en 1386. En , il est envoyé à Milan négocier le mariage de Louis Ier d'Orléans et de Valentine Visconti[34] et en septembre de la même année il reprend la capitainerie du Crotoy, quand le roi de France prépare un débarquement en Angleterre[35],[15]. En 1387-1388, il organise la défense du Dauphiné contre les troupes de Jean III d'Armagnac[35],[36],[37].

Malade, Enguerrand d'Eudin fait rédiger son testament à l'Hôtel-Dieu de Paris le et un codicille le [38],[39]. Il lègue notamment aux Célestins d'Amiens, établissement à fonder, la terre d'Ergnies en Ponthieu et 3 000 francs[40].

Il meurt le [21],[15]. Il est enterré dans l’église de Frencq[41],[39],[15], comme les autres membres de sa famille[15]. Il ne reste plus de trace de sa sépulture dans l'église de Frencq, sauf un gisant qui a été déplacé à divers endroits dans l'église et redressé[42],[43]. Un mausolée lui est aussi consacré dans une chapelle de la collégiale Saint-André de Grenoble[43],[15]. Son cœur est enseveli dans l'église des Célestins d'Amiens[44].

Mariage et descendance

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Avant le mois de [45], Enguerrand d'Eudin épouse une riche veuve, Jeanne de Châteauvillain, dont il est le quatrième mari[46],[45],[18],[15]. Fille de Jean III de Châteauvillain et de Marguerite de Noyers, elle est veuve de Jean de Thil-en-Auxois, connétable de Bourgogne, puis de Jacques de Vienne, seigneur de Saint-Georges et enfin du routier Arnaud de Cervole[46]. Enguerrand d'Eudin porte le titre de seigneur de Châteauvillain en [45].

Enguerrand d'Eudin et Jeanne de Châteauvillain ont une fille unique, Jeanne d'Eudin, mariée en 1377 à Louis d'Abbeville seigneur de Boubers, Domvast et Beaumetz-lès-Cambrai[47].

Héraldique

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Enguerrand d'Eudin porte les armoiries suivantes : D'azur à l'aigle éployée d'argent membrée d'or[3].

Références

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  1. a et b Moeglin 2023, p. 570.
  2. a et b Héliot 1929-1933, p. 29.
  3. a et b de Brandt de Galametz 1901, p. 216.
  4. Martin 1958, p. 132.
  5. Martin 1958, p. 133.
  6. de Brandt de Galametz 1901, p. 217.
  7. Martin 1958, p. 134.
  8. a et b Germain Butaud, « Les mercenaires et les routiers actifs durant la guerre civile de Provence (1383-1388) », dans Guilhem Pépin (dir.), Routiers et mercenaires pendant la guerre de Cent ans : Hommage à Jonathan Sumption, Ausonius Éditions, coll. « Scripta Mediævalia », (ISBN 978-2-35613-574-2, DOI 10.4000/books.ausonius.16454, lire en ligne), p. 207–226.
  9. Martin 1958, p. 135-137.
  10. Héliot 1929-1933, p. 30.
  11. Pierre Héliot et Marcel Deyres, « Le château de Loches », Bulletin monumental, vol. 145, no 1,‎ , p. 15–85 (DOI 10.3406/bulmo.1987.2866, lire en ligne, consulté le ).
  12. Héliot 1929-1933, p. 31.
  13. a et b Martin 1958, p. 137-139.
  14. Héliot 1929-1933, p. 32.
  15. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Moeglin 2023, p. 571.
  16. Martin 1958, p. 140.
  17. de Brandt de Galametz 1901, p. 221-222.
  18. a et b Martin 1958, p. 142.
  19. de Brandt de Galametz 1901, p. 222.
  20. a et b Martin 1958, p. 142-143.
  21. a b et c de Brandt de Galametz 1901, p. 224.
  22. Martin 1958, p. 146.
  23. de Brandt de Galametz 1901, p. 233.
  24. Martin 1958, p. 148.
  25. a et b Martin 1958, p. 149.
  26. Martin 1958, p. 150-151.
  27. Vincent Challet, « La révolte des Tuchins : banditisme social ou sociabilité villageoise ? », Médiévales, vol. 17, no 34,‎ , p. 101–112 (DOI 10.3406/medi.1998.1418, lire en ligne, consulté le ).
  28. a et b Martin 1958, p. 152-154.
  29. Alain Venturini, « La guerre de l'Union d'Aix (1383-1388) », dans Rosine Cleyet-Michaud, Geneviève Étienne, Mireille Massot, Maryse Carlin, Sylvie de Galléani, Henri Bresc et Olivier Vernier (dir.), 1388, La Dédition de Nice à la Savoie, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire ancienne et médiévale » (no 22), (ISBN 979-10-351-0241-8, DOI 10.4000/books.psorbonne.25593, lire en ligne), p. 35–141.
  30. Louis Stouff, « Une ville de Provence entre Charles de Duras et les Angevins. L'entrée des Tuchins à Arles le 24 juillet 1384 », dans Rosine Cleyet-Michaud, Geneviève Étienne, Mireille Massot, Maryse Carlin, Sylvie de Galléani, Henri Bresc et Olivier Vernier (dir.), 1388, La Dédition de Nice à la Savoie, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire ancienne et médiévale » (no 22), , 143–157 p. (ISBN 979-10-351-0241-8, DOI 10.4000/books.psorbonne.25596, lire en ligne).
  31. Marcelle-Renée Reynaud, Le Temps des princes : Louis II et Louis III d'Anjou-Provence (1384-1434), Presses universitaires de Lyon, coll. « Collection d’histoire et d’archéologie médiévales » (no 7), (ISBN 978-2-7297-1064-4, DOI 10.4000/books.pul.18802, lire en ligne), p. 53, 125lieu=Lyon.
  32. de Brandt de Galametz 1901, p. 225.
  33. Martin 1958, p. 154.
  34. Martin 1958, p. 155.
  35. a et b Martin 1958, p. 156.
  36. Nathalie Nicolas, « Les travaux de défense des châteaux delphinaux pendant la guerre de Cent Ans. Étude des réparations d’après les comptes de châtellenies au XIVe siècle », Archéologie médiévale, vol. 30, no 1,‎ , p. 175–198 (DOI 10.3406/arcme.2000.1562, lire en ligne, consulté le ).
  37. Nathalie Nicolas, La guerre et les fortifications du Haut-Dauphiné, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, , 377 p. (ISBN 978-2-8218-2767-7, DOI 10.4000/books.pup.1664, lire en ligne).
  38. de Brandt de Galametz 1901, p. 214.
  39. a et b Martin 1958, p. 157.
  40. de Brandt de Galametz 1901, p. 232.
  41. de Brandt de Galametz 1901, p. 237.
  42. Roger Rodière, « Le tombeau d'Enguerrand d'Eudin (+ 1391) à Frencq », Bulletin de la Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais, t. 4,‎ , p. 117-123 (lire en ligne).
  43. a et b Martin 1958, p. 158.
  44. de Brandt de Galametz 1901, p. 236.
  45. a b et c Héliot 1929-1933, p. 33.
  46. a et b de Brandt de Galametz 1901, p. 226.
  47. de Brandt de Galametz 1901, p. 227.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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