El Cordobés (Manuel Benítez Pérez)
Manuel Benítez Pérez dit « El Cordobés » (« le cordouan »), né le à Palma del Río (Espagne, province de Cordoue) est un matador espagnol parmi les plus célèbres du XXe siècle.
El Cordobés aux Arènes du Soleil d'Or en 1965 | |
Présentation | |
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Nom de naissance | Manuel Benítez Pérez |
Apodo | El Cordobés |
Naissance | Palma del Río |
Nationalité | Espagnol |
Carrière | |
Alternative | Cordoue le Parrain, Antonio Bienvenida |
Fin de carrière | 1971 |
Escalafón général | Premier de l’escalafón en 1965, 1967, 1970 et 1971 |
Distinction | Nommé « Cinquième Calife de la Tauromachie » |
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Un autre El Cordobés (Manuel Díaz González) affirme être le fils naturel de Manuel Benítez Pérez mais ce dernier ne l'a jamais reconnu.
Présentation
modifierC'est un des espontáneos les plus célèbres. Le , il saute en piste, fait quelques passes et se fait rapidement rattraper par la police. Cet exploit reste dans les mémoires, bien que la véritable carrière du maestro n'ait commencé qu'en 1963 à Cordoue[1].
Manuel Benítez, d’origine très modeste, fils d’un ouvrier républicain mort en prison à la suite de la Guerre d’Espagne, est sans doute l’un des plus grands mythes des années 1960 et l’un des premiers matadors connus internationalement. Dans un guide à l’usage de ses lecteurs voyageant en Europe, le magazine américain Life donnait le conseil suivant à propos de la corrida : « Si sur l’affiche est écrit “El Cordobés”, ne la ratez surtout pas ; dans le cas contraire, ne perdez pas votre temps à ce spectacle sans intérêt ».
Son style particulièrement hétérodoxe et spectaculaire soulevait l’enthousiasme sur le gradins. Il déclara lui-même un jour : « Je ne torée pas, je fais des trucs avec le taureau ». Parmi les « trucs », un jour à Jaén, il monta à cheval sur le dos du taureau. Parfois, il « boxait » le taureau. « Truc » le plus fréquent : « El salto de la rana » (« le saut de la grenouille »). Il se mettait à genoux devant le taureau, lui présentant sa muleta par un côté, puis il sautait en l’air, se retournait pendant son saut, et présentait alors la muleta de l’autre côté. Ce style lui attirait les foudres des aficionados plus soucieux de classicisme, qui pourtant n’étaient pas les derniers à acheter leur billet. L’un d’eux lui cria un jour en cours de faena, faisant allusion au titre d’un film qu’il avait tourné peu avant, Aprendiendo a morir, « Manolo, au lieu d’apprendre à mourir, tu ferais mieux d’apprendre à toréer ! »
Il est premier de l’escalafón en 1965, 1967, 1970 et 1971, année où il se retire du toreo. Il redescend dans l’arène en 1979, jusqu’en septembre 1981. Lors de sa dernière corrida à Albacete, le dernier toro dédié à El Cordobes tue un spectateur sauté en piste. Le matador sera vivement critiqué pour son manque de réaction. Il reparaît pour deux corridas en 2000 et se retire définitivement.
En 2002, le Conseil municipal de Cordoue l’a proclamé « Cinquième Calife de Cordoue ». Il vient rejoindre ainsi d’autres matadors cordouans célèbres : Rafael Molina « Lagartijo », Rafael Guerra « Guerrita », Rafael González « Machaquito » et Manuel Rodríguez « Manolete ».
En 2014, il reçoit la médaille d'or du mérite des beaux-arts, décernée par le ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports[2].
Sa vie a été racontée par Dominique Lapierre et Larry Collins dans leur ouvrage … Ou tu porteras mon deuil. En 1963, il entame une tournée qui sera suivie par les reporters de l'émission française Les Coulisses de l'exploit. En 1966, la chanteuse Dalida consacrera un hymne à sa gloire, composé par Gérard Bourgeois et Jean-Max Rivière et intitulé Manuel Benitez El Cordobès.
Les arènes de Palavas-les-Flots (Hérault) portent son nom.
Il est cité en 2017 dans l'affaire des Paradise Papers (évasion fiscale)[3].
Carrière
modifier- Débuts en novillada sans picadors : à Talavera de la Reina (Espagne, province de Tolède).
- Débuts en novillada avec picadors : à Palma del Río, face à des taureaux de Juan Pedro Domecq. Il coupe quatre oreilles et une queue.
- Alternative : à Cordoue le . Parrain, Antonio Bienvenida.
- Premier de l’escalafón en 1965, 1967, 1970 et 1971.
Bibliographie
modifier- El Cordobés (avec 77 photographies de Lucien Clergue), Éditions de la Jeune Parque, 1965
- Robert Bérard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN 2-221-09246-5)
- Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Marseille, Jeanne Laffitte, , 180 p. (ISBN 2-86276-043-9)
- Dominique Lapierre et Larry Collins, Ou tu porteras mon deuil, Robert Laffont,
Notes et références
modifier- Bérard 2003, p. 315
- (es) « Real Decreto 74/2015, de 6 de febrero, por el que se concede la Medalla al Mérito en las Bellas Artes, en su categoría de oro, a las personas y entidades que se relacionan », sur Boletin de Estado, Madrid, (consulté le ).
- (es) « El Cordobés y su sociedad en Bahamas: Todo está declarado a la Hacienda española. Noticias de Paradise Papers », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le )
Annexes
modifierArticles connexes
modifier- Liste de matadors
- El Cordobés (Manuel Díaz González)
- Arènes de Palavas-les-Flots, appelées en son hommage « arènes El Cordobés »