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El Anatsui — Wikipédia

El Anatsui

artiste ghanéen

El Anatsui, né à Anyako (en) au Ghana le [2],[3],[4],[5],[6], est un sculpteur qui vit et travaille au Nigéria[7].

El Anatsui
Man's Cloth de El Anatsui (1998 - 2001), exposé au British Museum.
Naissance
(80 ans)
Anyako au Ghana
Nationalité
Activité
Formation
Représenté par
Jack Shainman Gallery (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu de travail
Mouvement
Distinctions
Site web

Biographie

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Jeunesse et débuts

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El Anatsui naît à Anyako (en), dans la Région de la Volta du Ghana. Plus jeune des 32 enfants de son père, il perd sa mère et est élevé par son oncle. Sa langue maternelle est l'éwé[8].

Sa première expérience de l'art a été celle de dessiner des lettres sur le tableau[9]. Il étudie les beaux-arts à l'université des sciences et technologies Kwame Nkrumah à Kumasi, dont il est diplômé en 1969. Il fait aussi partie du groupe Nsukka. Entre 1975 et 2000, il enseigne la sculpture à l'université de Nsukka au Nigeria[5].

Carrière

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La carrière d'Anatsui se développe progressivement, commençant dans le village de Nsukka, où il vit, avant de bifurquer vers des endroits tels qu'Enugu et Lagos, et finalement à l'international[10]. En 1990, Anatsui tient sa première exposition de groupe importante au Studio Museum in Harlem, à New York. Il est également l'un des trois artistes distingués lors de l'exposition de 1990, « Contemporary African Artists: Changing Traditions » (Artistes africains contemporains: traditions changeantes), qui a été prolongée de cinq ans[10]. La même année, il participe pour la première fois à la biennale de Venise[11]. En 1992, El Anatsui est invité en tant qu'artiste au sommet de Rio. Il y produit sur place une sculpture monumentale, nommée Erosion, à base d'un tronc d'arbre qu'il couvre d'incisions (symboles Adinkra comportant des aphorismes ghanaens). Après trois semaines de travail, il utilise une tronçonneuse pour « attaquer l'œuvre ». Selon la curatrice Kathleen Bühler, citée par Samuel Schellenberg, c'est « une manière de rappeler qu'il faut des milliers d'années pour développer cultures et langages, mais qu'il suffit de quelques secondes pour tout détruire »[8].

En 1995, Anatsui tient sa première exposition individuelle hors d'Afrique à Londres. Il y exprime une variété de thèmes et démontre que l'art africain peut sortir du cadre de l'art africain traditionnel, en utilisant notamment des codes occidentaux[12].

À partir de cette époque, El Anatsui expose fréquemment dans le monde entier, notamment à la 8e Triennale de Sculpture d'Osaka en 1995[11], au musée national d'Art africain de la Smithsonian Institution (2001[11] puis 2008[13]), au Centre de Cultura Contemporània de Barcelona la même année[11], à la biennale de Liverpool (en) (2002)[11], à la biennale de Gwangju, en Corée du Sud (2004) et à la Hayward Gallery de Londres en 2005[14]. La même année, El Anatsui présente ses œuvres au De Young Museum de San Francisco. C'est la première fois que l'une de ses œuvres est incluse dans la collection permanente d'un musée d'art majeur[15]. Toujours en 2005, son exposition à la New York's Skoto Gallery, « Danudo », est la première où il présente ses feuilles de métal aux États-Unis[15] ; Skoto Aghahowa y présente aussi les panneaux de bois d'El Anatsui aux côtés des dessins de Sol LeWitt. Cette exposition rend ses œuvres faites avec des capsules célèbres, aussi bien auprès du public que de la critique[15].

Anatsui est invité à la Biennale de Venise en 2006 et à nouveau en 2007, où il est chargé de réaliser deux tapisseries métalliques suspendues. Lors de l'édition 2007, il expose ses œuvres au Palazzo Fortuny qui consiste en des murs nouvellement construits pour lui permettre d'exposer trois tentures métalliques intitulées « Dusasa »[15]. Chaque œuvre d'art montre différentes textures et couleurs, y compris les ors, les rouges et les noirs. La façon dont les bouchons de bouteilles étaient drapés sur les tentures crée une sensation de douceur qui la distinguait des autres œuvres de la galerie[15]. Le conservateur d'art de la Biennale, Robert Storr, mentionne que la série de l'artiste « remonte à toute une série de choses dans la période d'après-guerre — elle a une sorte d'exaltation que je n'ai jamais vue auparavant »[15]. Au cours de cette projection vénitienne, El Anatsui a voulu créer conceptuellement une nouvelle expérience pour ses téléspectateurs. Il croit que « la vie humaine n'est pas quelque chose qui est coupée et séchée. C'est quelque chose qui est constamment dans un état de changement »[10]. À ce stade, il commence à désigner ses ouvrages en métal comme des tentures au lieu de « tissus »[10].

Il continue de tenir des expositions importantes à l'étranger, notamment au Fowler Museum at UCLA (en) (2007)[16], au Metropolitan Museum of Art (2008–2009)[17] et à la Rice University Art Gallery de Houston en 2010[18].

Cette même année, une rétrospective de 2010 de son œuvre, intitulée « When I Last Wrote to You About Africa », a été organisée par l'Africa Center (New York) et inaugurée au Musée royal de l'Ontario, à Toronto. Il continue à exposer aux États-Unis, notamment au Clark Art Institute (2011)[19] et au Brooklyn Museum (2013), avec « Gravity and Grace »[20].

Une étude couvrant toute sa carrière, organisée par Okwui Enwezor et Chika Okeke-Agulu (en) et intitulée Triumphant Scale a attiré des foules record lors de son ouverture, en mars 2019 à la Haus der Kunst de Munich. De là, l'exposition s'est rendue au Mathaf: Arab Museum of Modern Art, à Doha (2019)[21] et au musée des Beaux-Arts de Berne en 2020[22].

En 2021, le palais de la Cité de Paris organise En quête de liberté, Carte blanche à El Anatsui[23].

Autres activités

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Anatsui a été choisi membre du conseil mondial d'InSEA (Société internationale de l'éducation à travers l'art) en 1992 pour son travail dans le domaine de l'éducation[24]. Finalement, en 2001 il bénéficiait du titre du boursier à Civitella Ranieri Foundation (communauté artistique située dans un château datant du XVe siècle dans la région d'Ombrie en Italie)[25],[24].

Conservation

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Ces réalisations sont également dans les collections publiques du Museum of Modern Art à New York, au musée d'art du comté de Los Angeles, au musée d'art d'Indianapolis, au British Museum à Londres et au Centre Pompidou à Paris[26].

Distinctions

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En 1968, Anatsui a obtenu une mention honorable à la Première Compétition Nationale de l'Art de Ghana en tant qu'étudiant du premier cycle. L'année suivante il a reçu le prix du Meilleur Étudiant au Collège des arts à Kumasi, GhanaAnatsui a été choisi membre du conseil mondial d'InSEA (Société internationale de l'éducation à travers l'art) en 1992 pour son travail dans le domaine de l'éducation[24]. Finalement, en 2001 il bénéficiait du titre du boursier à Civitella Ranieri Foundation (communauté artistique située dans un château datant du XVe siècle dans la région d'Ombrie en Italie)[25],[24].

En 1983 il a gagné une commission pour deux larges sculptures publiques faites du ciment revêtu du terrazzo au Campus Nsukka[24].

En 1990, Anatsui a été invité à un show "5 artistes africains contemporains" de la 44e édition de la Biennale annuelle à Venice, où il a obtenu une mention spéciale[24]. En 2015, la Biennale de Venise a décerné le Lion d'or à Anatsui pour l'ensemble de son œuvre (prix du couronnement d’une carrière)[27],[28]. En 2017 Anatsui a obtenu le prix Praemium Imperiale. Il était le premier Ghanéen à remporter ce prix artistique international[29],[30],[31].

Notes et références

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  1. (en) « The Art of El Anatsui », sur nytimes.com, (consulté le ).
  2. (en) « El Anatsui », sur Meer, (consulté le ).
  3. https://www.britannica.com/biography/El-Anatsui
  4. (en) « Biografía y obras : Anatsui, El », sur guggenheim-bilbao.eus (consulté le ).
  5. a et b « EL ANATSUI, Tsiatsia », sur ledelarge.fr (consulté le ).
  6. (en) « El Anatsui », sur africa.si.edu (consulté le ).
  7. Charlotte Montpezat, « El Anatsui : la résurrection de la matière », sur huffingtonpost.fr, 10 juin 2012 mis à jour le 9 août 2012 (consulté le ).
  8. a et b Samuel Schellenberg, « El Anatsui, plis magistraux », Le Courrier,‎ , p. 19-20 (lire en ligne)
  9. Olu Oguibe, « El Anatsui: Beyond Death and Nothingness », African Arts, vol. 31, no 1,‎ , p. 48–96 (ISSN 0001-9933, DOI 10.2307/3337623, lire en ligne, consulté le ).
  10. a b c et d Vogel 2012, p. 11, 41–45, 85–89, 164.
  11. a b c d et e (en) R. J. Preece, « El Anatsui interview: Out of West Africa (2006) », sur artdesigncafe.com, (consulté le ).
  12. Vogel 2012, p. 11.
  13. (en) « El Anatsui at NMAA », sur artnet (consulté le ).
  14. (en) « AFRICA REMIX: Contemporary Art of a Continent », sur southbankcentre.co.uk (consulté le ).
  15. a b c d e et f Vogel 2012, p. 78–85.
  16. (en) « El Anatsui: Gawu », sur Fowler Museum at UCLA (en) (consulté le ).
  17. (en) « Rich Legacy of African Textiles on View in Metropolitan Museum Exhibition », sur Metropolitan Museum of Art (consulté le ).
  18. (en) « El Anatsui », sur ricegallery.org (consulté le ).
  19. (en) « El Anatsui: the exhibition », sur Clark Art Institute (consulté le ).
  20. (en) « Gravity and Grace: Monumental Works by El Anatsui », sur Brooklyn Museum (consulté le ).
  21. (en) Julian Lucas, « Structure and Flow », The New Yorker, 18 janvier 2021, p. 40.
  22. (en) « El Anatsui Triumphant Scale », sur musée des Beaux-Arts de Berne (consulté le ).
  23. « À la Conciergerie, El Anatsui à la conquête de la liberté », sur Beaux Arts (consulté le ).
  24. a b c d e et f Vogel 2012.
  25. a et b EL Anatsui, Anthony Appiah, Olu Oguibe et Chika Okeke-Agulu, El Anatsui : when I last wrote to you about Africa, Museum for African Art, , 170 p. (ISBN 978-0-945802-56-3 et 0-945802-56-0, OCLC 669825718, lire en ligne).
  26. (en) « El Anatsui », sur art21.org (consulté le ).
  27. (en-US) Andrew Russeth, « Venice Biennale Awards Golden Lions to El Anatsui, Susanne Ghez, Names Jury », sur ARTnews.com, (consulté le )
  28. (en-GB) Manuel Toledo, « Africa's 'bottle-top artist' honoured », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. « EL ANATSUI - Praemium Imperiale Award for Sculpture », sur octobergallery.co.uk (consulté le )
  30. (en-US) Andrew R. Chow, « Shirin Neshat and Mikhail Baryshnikov Among Praemium Imperiale Winners », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  31. Afp, « Baryshnikov, Youssou N'Dour among top art prize winners », sur Mail Online, (consulté le )
  32. « El Anatsui remporte le Lion d'Or de la Biennale de Venise », sur Connaissance des Arts, (consulté le )
  33. (en) « History of honorary degrees », sur Harvard University (consulté le ).

Annexes

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Bibliographie

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Liens externes

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