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Crète — Wikipédia

Crète

île de Grèce

La Crète (en grec : Κρήτη / Kríti ; en grec ancien : Κρήτη / Krḗtē) est une île grecque, autrefois appelée « île de Candie ». Elle est la plus grande des îles grecques et la cinquième de la mer Méditerranée en superficie. Elle a été rattachée en 1913 à la Grèce, dont elle constitue, avec d'autres petites îles, l'une des treize périphéries (régions administratives), ainsi que l'un des sept diocèses décentralisés créés par le programme Kallikratis en janvier 2011.

Crète
Κρήτη (el)
Paysage crétois dans les environs d'Anogia.
Paysage crétois dans les environs d'Anogia.
Géographie
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Localisation Mer Égée et mer Méditerranée
Coordonnées 35° 12′ N, 25° 00′ E
Superficie 8 336 km2
Point culminant Mont Psiloritis (2 456 m)
Géologie Île continentale
Administration
Périphérie Crète
Démographie
Population 621 340 hab. (2011)
Densité 74,54 hab./km2
Gentilé Crétois, Crétoise
Plus grande ville Héraklion
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+03:00 (été)
UTC+02:00 (hiver)
Site officiel www.crete.gov.gr
Géolocalisation sur la carte : Grèce
(Voir situation sur carte : Grèce)
Crète
Crète
Îles en Grèce

La Crète est le berceau de la civilisation minoenne dont Cnossos est le cœur et le site archéologique le plus important.

Géographie

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Carte topographique de la Crète.
 
La Crète vue de l'espace.
 
Au sommet du mont Spathi, dans les montagnes Dikti ou Dicté, en Crète. Janvier 2016.

La Crète est située en mer Égée[1] (plus localement en mer de Crète), qui borde l'île au nord depuis l'Ákra Plaka (en), sur la côte est, jusqu'à l'Ákra Gramvousa, sur la petite île d'Agria Gramvousa localisée au nord-ouest de la Crète ; l'île est aussi baignée par la mer Méditerranée à l'ouest, au sud (plus localement par la mer de Libye) et à l'est (au sud de l'Ákra Pláka). Une distance de 96 kilomètres sépare l'Akra Spátha, au nord-ouest de l'île, de l'Akra Maléas, à l'extrémité sud-est de la Grèce continentale. L'île possède une forme étirée : elle s'étend sur 257 km d'est en ouest et, dans sa plus grande largeur, sur 55 km du nord au sud. D'une superficie de 8 336 km2, et d'une périphérie d'environ 800 km, elle est la plus grande île de la mer Égée et la cinquième de la Méditerranée après la Sicile, la Sardaigne, Chypre et la Corse.

L'île est montagneuse : trois massifs montagneux la dominent, les Lefká Óri (2 453 m) ou montagnes Blanches à l'ouest, le massif du mont Psiloritis (2 456 m) ou mont Ida au centre (le point culminant de l'île), et le massif du mont Dicté (2 148 m) à l'est. À l'ouest de l'île se trouvent des gorges dont celles de Samaria. Les massifs calcaires sont karstifiés et abritent des cavités remarquables par leurs dimensions, telles que Mavro Skiadi.

La Crète compte officiellement environ 35 millions d'oliviers. Riche de milieux naturels diversifiés, elle abrite plusieurs espèces d'animaux endémiques, ainsi qu'une flore très variée. L'île est bercée par un climat méditerranéen : l'été est chaud et sec, alors que l'hiver est plutôt doux.

La Crète souffre en revanche de problèmes environnementaux. Il y a quelques années encore, une immense décharge à ciel ouvert située à l'embouchure de Kouroupitos, près de La Canée, posait d'importants problèmes écologiques. À la suite d'un jugement de la Cour de Justice européenne le 4 juillet 2000 condamnant la Grèce à une astreinte quotidienne de 20000 euros (jusqu'à fermeture de la décharge en février 2001), et de pressions de la Commission européenne quant à sa réhabilitation, les autorités grecques ont finalement confirmé pendant une procédure d'infraction la fin des travaux de réhabilitation de ce site le 20 avril 2008[2]. Malheureusement il existe encore beaucoup de décharges sauvages un peu partout sur l'île. Les plages sont, elles aussi, envahies de déchets en tout genre (bien que certaines d'entre elles soient régulièrement nettoyées, comme Elafonissi). Les rivages crétois sont victimes également de dégazages. Cependant, depuis les années 2000, les Crétois ont pris conscience que les problèmes environnementaux ne faisaient pas bon ménage avec leur principal revenu, le tourisme. Des efforts ont été entrepris pour garder les plages propres et les habitants sont devenus plus respectueux de la nature.

Histoire

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  • L'île aurait connu une première vague de peuplement, il y a près de 130 000 ans, par voie maritime[3],[4].
  • À partir de 7000 av. J.-C. (époque néolithique), la Crète est envahie par des peuples venant d'Anatolie qui pratiquent l'agriculture et l'élevage. Les plus anciennes poteries sont trouvées à Cnossos et Phaistos. Culte de la « Grande Mère », déesse de la fertilité.
  • Période prépalatiale : 26002100 av. J.-C. De nouveaux immigrants viennent de l'Est. Les poteries sont plus fines, le travail du cuivre et du bronze se généralise.
  • Période paléopalatiale : 21001650 av. J.-C. La Crète atteint une position prééminente en mer Méditerranée. Elle introduit l'écriture phonétique en Europe à travers deux systèmes contemporains : les hiéroglyphes crétois d'une part, le linéaire A d'autre part, un millénaire environ avant l'alphabet grec. L'éruption de Santorin (« éruption minoenne ») dont les vagues de tsunami ravagent les côtes crétoises est datée environ de 1600 av. J.-C.
  • Période néopalatiale : 17001450 av. J.-C. Destruction des palais vers -1700 suivie d'une reconstruction, apogée du système palatial.
  • Période postpalatiale : 14501200 av. J.-C. La culture minoenne décline rapidement. Chute de Cnossos. Les Mycéniens envahissent la Crète. Apparition du système d'écriture dit linéaire B.
  • 120067 av. J.-C. : la Crète vit selon l'organisation sociale dorienne, intégrée à la culture grecque classique.
  • 323 av. J.-C.-30 av. J.-C. : sous contrôle relatif (protections croisées, interventions) de la Macédoine, de la dynastie lagide, de Rhodes, de Rome...
  • 67 av. J.-C.395 : la Crète appartient à l'Empire romain. Gortyne devient capitale de la Crète et de la province qui comprend la Cyrénaïque.
 
Un des premiers timbres de Crète autonome, 1900.
 
Chóra Sfakíon.
 
Spíli.

Principales villes

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  • Héraklion (Ηράκλειο), 151 324 habitants. Capitale de la Crète depuis l'époque byzantine jusqu'à 1898, elle est redevenue la capitale de l'île en 1971.
  • La Canée (Χανιά, Chaniá), 53 910 habitants. Ancienne capitale de la Crète de 1898 à 1971.
  • Réthymnon (Ρέθυμνο), 37 462 habitants.
  • Ierápetra (Ιεράπετρα), 23 708 habitants.
  • Ágios Nikólaos (Άγιος Νικόλαος), 20 679 habitants.
  • Gázi (Γάζι), 19 221 habitants.

(source : recensement général de 2011)

Mythologie

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La Crète personnifiée, mosaïque de Thésée de Paphos (Chypre), IIIe ou IVe siècle.

L'île de Crète est le théâtre de nombreux épisodes de la mythologie grecque[5].

Elle est le lieu où Zeus est né, protégé par sa mère Rhéa contre la voracité de son père Cronos. Zeus serait né dans une caverne du mont Dicté ou du mont Ida, selon les auteurs. Il y aurait été élevé par des nymphes et des Curètes. Elle est également le lieu des amours de Zeus (changé en taureau) et de sa captive Europe, liaison qui donne naissance à Minos, le roi légendaire de la Crète.

L'épouse de Minos, Pasiphaé, ayant succombé au charme d'un taureau envoyé par Poséidon, enfanta le Minotaure. Celui-ci fut enfermé par Minos dans le labyrinthe construit par l'architecte Dédale. L'emplacement du labyrinthe, situé par les auteurs de l'Antiquité à Knossos, serait reconnaissable d'après certains archéologues sur le site du palais minoen retrouvé sur ce site ; il a toutefois pu être situé par certains auteurs[6] en d'autres endroits, comme la carrière appelée labyrinthe située près de Gortyne. La ruse et le courage de Thésée et d'Ariane permirent de tuer le Minotaure et de ressortir du labyrinthe. Dédale et son fils Icare cherchent à s'échapper de l'île où la vengeance de Minos les poursuit : pour cela, Dédale construit des ailes dont les plumes étaient fixées par de la cire. Icare y laissa la vie en volant trop près du soleil.

Culture

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La cathédrale Agios Minas à Héraklion, une des plus grandes de Grèce.
 
Phare du vieux port de Rethymnon.
 
Gorges d'Aradéna.

Parmi les Grecs, les Crétois sont identifiables d'une part par leur dialecte crétois, d'autre part par la terminaison en άκις : akis, très fréquente dans leurs patronymes. Leur costume traditionnel, encore revêtu lors des commémorations ou festivals culturels, était assez différent de celui des autres Grecs, en tissu souvent noir ou bleu, large ceinture et bottes. Danses, musiques et cuisine aussi sont spécifiques à l'île. Le régime crétois a été élu comme le modèle de la diète méditerranéenne après « l'étude des sept pays »[7]. Le tsípouro ou tsikoudiá est un alcool spécifiquement crétois de marc de raisin[8].

Du point de vue religieux, la Crète a été évangélisée dès les premiers temps du christianisme. Son apôtre aurait été Tite, disciple de saint Paul, auquel ce dernier a écrit une épître. Sous les dominations abbasside et ottomane, l'islam sunnite a aussi été présent dans l'île, en position politiquement dominante, laissant ici ou là des ruines de mosquées ; sous la domination vénitienne, c'est le catholicisme romain qui s'est trouvé en position politiquement dominante.

La religion majoritaire est le christianisme gréco-orthodoxe. L'Église crétoise est indépendante de l'Église grecque, et relève directement du patriarcat œcuménique de Constantinople. Elle a été un des éléments les plus importants de la résistance à l'occupant turc.

Les populations musulmanes installées en Crète après la conquête de l'île par l'Empire ottoman, ou converties sur place, et qui regroupaient près de 30 % des habitants au recensement de 1881[9],[10], ont commencé à partir des années 1890, avant que les derniers soient expulsés lors des échanges de populations entre la Grèce et la Turquie en 1924, conformément au traité de Lausanne de 1923. La Crète a alors accueilli de nombreux réfugiés grecs d'Asie Mineure, de religion orthodoxe, expulsés de Turquie.

Économie

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La Crète est depuis le XIXe siècle au moins, sinon depuis l'Antiquité, l'une des régions de Grèce qui produit le plus d'huile d'olive. L'olivier occupe une grande partie des plaines, collines et pentes des montagnes crétoises. Un début de recherche de la qualité s'observe avec des huiles d'olive d'origine contrôlée à la mode française, notamment à Zakros (est).

 
Plage de Bálos.

L'élevage ovin et caprin est en déclin, même si l'agrimi, krikri ou chèvre sauvage fait toujours partie du paysage[11].

Les plantations agricoles (tomates, primeurs) bénéficient d'un ensoleillement exceptionnel mais restent limitées (secteur de Moires, dans la Messara).

La ressource croissante de la Crète est son énorme potentiel touristique, associant mer, soleil, montagne, culture, sites archéologiques ; comme en Espagne, il devrait conduire vers un tourisme de plus en plus éclectique et amoureux de l'environnement et de la culture crétoise. La côte Sud est beaucoup plus traditionnelle, liant vieux monastères, villages haut perchés des montagnes et criques sablonneuses accessibles seulement à pied.

Notes et références

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  1. « Limites des Océans et des Mers, Publication spéciale n° 23, 3e édition », Organisation hydrographique internationale, (consulté le )
  2. (en) M. Dimas, pour la Commission, « Answer to Question No E-4132/08 », sur Parlement européen, (consulté le ).
  3. (en) Bruce Bower, « Ancient hominids may have been seafarers : Hand axes excavated on Crete suggest hominids made sea crossings to go 'out of Africa'  » [« Des anciens hominidés pourraient avoir eu le pied marin »], sur Science News via sci.archaeology, (consulté le ).
  4. « La plus ancienne preuve de navigation humaine »  , sur lesoir.be, (consulté le ).
  5. « Mythologie: Tout savoir sur Zeus et la Crète », sur Le Petit Journal, (consulté le )
  6. Sebastian Münster par exemple.
  7. António José Marques da Silva, La diète méditerranéenne. Discours et pratiques alimentaires en Méditerranée (vol. 2), L'Harmattan, Paris, 2015 (ISBN 978-2-343-06151-1), p. 49-51.
  8. « Tsikoudia, the Cretan Spirit », sur We Love Crete (consulté le )
  9. (en) The Cretan Question, 1897-1908.
  10. 72 353 musulmans au recensement de 1881, 33 496 pour celui de 1900, Detorakis, History of Crete, Hiraklion, 1994, p. 425.
  11. « Kri-kri de chèvre - Île de Crète », sur Kalimera Grèce (consulté le )

Annexes

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Bibliographie

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  • Patrick Louvier, Philippe Monbrun, Antoine Pierrot, Afti inè i Kriti ! Identités, altérités et figures crétoises, Ausonius Éditions, 2019.
  • Paul-Émile Bordeaux, « Le Passage de Bonaparte en Crète en 1798 », Revue des études napoléoniennes, vol. 28,‎ , p. 257-268 (lire en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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