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Al-Biruni — Wikipédia

Al-Biruni

universitaire, astronome et mathématicien perse

Abū l-Rayḥān Muḥammad ibn Aḥmad al-Bīrūnī (en persan : ابو الریحان محمّد بن احمد البیرونی, Abû l-Rayhân Muhammad ibn Ahmad al-Bîrûnî), né le 4[1],[2] ou le 15[3] à Kath, Khwarezm (Grand Iran et actuel Ouzbékistan), mort le [2],[3] ou vers 1052[1] à Ghazni (Afghanistan actuel), dit Al-Bīrūnī ou Abou-Rihān, est un érudit persan.

Al-Bîrûnî
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait imaginaire d'Al-Bîrûnî
Nom de naissance Afzal Muhammad ibn Ahmad Abū al-Rehān
Naissance
Faubourg de Kath, Khwarezm, Grand Iran, (actuel Ouzbékistan)
Décès circa 1050
Ghazni, Grand Iran, Empire ghaznévide (actuel Afghanistan)
Profession
Activité principale
Autres activités
Al-Biruni statue à Vienne, Pavillon des érudits.

C'est un des plus grands savants du monde musulman médiéval[4], à la fois mathématicien, astronome, physicien, encyclopédiste, philosophe, astrologue, voyageur, historien, pharmacologue et précepteur. Il contribua grandement aux domaines des mathématiques, de la philosophie, de la médecine et des sciences. Il est connu pour avoir étudié la thèse de la rotation de la Terre autour de son axe et sa révolution autour du Soleil.

Biographie

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Il est né à Kath, capitale du Khwarezm, (en Ouzbékistan, près de l'actuelle Ourguentch) ou peut-être dans un faubourg, d'où il aurait tiré son surnom de Bīrūnī (en persan bīrūn : « à l'extérieur »[5]). Son village a été renommé Bērūnī d'après lui. Dans cette province, il suivit divers enseignements[4], Il étudia les mathématiques et l'astronomie auprès Abu Nasr Mansur.

Il fut un collègue du philosophe et médecin Avicenne et de l'historien, philosophe et éthicien Miskawayh, dans une université et un établissement de science établi par le prince Abu Abbas Ma'mun Khawarazmshah. Il fit partie de la suite de Mahmoud de Ghazni lors de ses campagnes en Inde. Là, il apprit le sanskrit, l'hindi et plusieurs dialectes, puis s'initia à l'histoire, la religion et la philosophie et aux coutumes du sous-continent indien. Il en tira la matière d'une Histoire de l'Inde (Kitâb fi Tahîiq ma li-l-Hind), très estimée. Il connaissait aussi le grec, et probablement le syriaque. Il écrivait en persan et en arabe.

Réalisations

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Quelques-unes de ses performances notables :

  • À l'âge de 17 ans, il calcula la latitude de Kath, au Khwarezm, utilisant l'altitude maximum du Soleil.
  • À 22 ans, il écrivit plusieurs ouvrages courts, dont une étude sur les projections de cartes, Cartographie, qui inclut une méthodologie pour projeter un hémisphère sur un plan.
  • À 27 ans, il écrivit un livre appelé Chronologie qui fait référence à un autre ouvrage qu'il a complété (maintenant perdu) qui incluait plusieurs ouvrages dont un livre à propos de l'astrolabe, un à propos du système décimal, quatre à propos de l'astrologie, et deux à propos de l'histoire.
  • Il mentionna la force d'attraction que la Terre exerce sur les corps, suivant en cela la théorie d'Aristote sur les corps graves.
  • Il recalcula le rayon de la Terre à 6 339,6 km, avec une meilleure précision qu'Ératosthène qui l'avait calculé 13 siècles plus tôt avec une exactitude à 2 % près. (ce résultat fut utilisé en Europe au XVIe siècle)[6],[7],[8].
  • Selon Sigrid Hunke[9], il s'intéressa aussi à la théorie (dite « de Copernic ») de la rotation de la Terre autour de son axe et autour du Soleil : il aurait conçu cette théorie à la suite d'Aristarque de Samos (-300) et du Chaldéen Séleucos de Babylone (-200). D'après Ahmed Djebbar[10] et Roshdi Rashed[11], il n'étudia cependant que l'éventualité de la rotation de la Terre autour d'elle-même, et cela dans trois de ses livres : Étude des idées de l'Inde, dans lequel il signale que cette idée figure déjà dans les écrits d'Âryabhata et qu'elle est très plausible ; Astrolabe, où il donne une étude comparative des deux hypothèses : Terre en rotation et Terre immobile, mais sans prendre parti ; Le Canon Mas'ûdî, où il choisit l'hypothèse de la Terre ne tournant pas sur son axe.

Travaux

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Étude des phases de la lune par Al-Bîrûnî.
 
Al Bîrûnî : timbre soviétique de 6 kopeks.

Les nombreux travaux d'Al-Bîrûnî relèvent aussi bien du domaine mathématique que de nombreuses autres disciplines. Voici une sélection de ses apports.

Mathématiques

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Ses contributions aux mathématiques concernent les domaines suivants :

Minéralogie

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Dans les autres domaines, ses travaux incluent notamment :

  • Étude des idées de l'Inde, qu'elles soient conformes à la raison ou rejetées par celle-ci[14] - compendium de la religion et de la philosophie de l'Inde. (Aussi appelé Livre de l'Inde). Il y traduit notamment le yoga sūtra de Patañjali du sanskrit en arabe :
    • Bīrūnī, Muḥammad ibn Aḥmad Abū al-Rayḥān al- (973-1050), Le livre de l'Inde, extraits choisis, trad. de l'arabe, présentés et annotés par Vincent-Mansour Monteil, Arles, Sindbad-Actes Sud/UNESCO, 1996, 365 p.
    • Il réalise alors une étude comparative des civilisations en analysant les spécificités des religions en Inde bien différentes de l'Islam pour les faire découvrir sans esprit polémique[8].
  • Traces des siècles passés (en)[15] (Kitāb al-Āthār al-bāqiyah)— étude comparative des calendriers des différentes cultures et civilisations, à laquelle se mêlent des informations mathématiques, astronomiques, et historiques. (Aussi appelé Chronologie des anciennes nations.)
  • Le canon Mas'ûdî[16] — principale œuvre d'Al-Bîrûnî concernant l'astronomie, la géographie et l'ingénierie. C'est un ensemble de connaissances regroupées en onze volumes, et compilées entre 1030 et 1037[17] en l'honneur du sultan Mas'ud Ier, fils de Mahmoud de Ghazni, à qui l'ouvrage est dédié.
  • Astrolabe
  • Comprendre l'astrologie[18] — questions-réponses à propos des mathématiques et de l'astronomie, en arabe et en persan.
  • Pharmacologie (à propos des drogues et des médicaments).
  • Histoire de Mahmoud de Ghazni et de son père
  • Histoire du Khwarezm

Bibliographie

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Traductions

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  • Le Livre de l'Inde, traduit par Vincent-Mansour Monteil, Actes Sud (Sinbad) Unesco, Arles, 1996.
    • (en) Alberuni's India, An English edition by Edward Sachau, Londres: Trübner & Co., 1910 (en ligne : volume 1, volume 2).
  • Chronologie des peuples anciens. Trad. an. E. Sachau, Chronology of Ancient Nations, Londres, 1887.
  • De l'instruction concernant les principes de l'astrologie (1029), éd. et trad. angl. de R. Ramsay, The Book of Instruction in the Elements of the Art of Astrology, Londres, Luzac, 1934.
  • Pharmacologie et Materia medica, éd. et trad. angl. de H. M. Said, Karachi, 1973.
  • Gemmes. The Book Most Comprehensive in Knowledge on Precious Stones (« Kitâb al-jamahir fi marifat al-jawahir »), Pakistan, Hijra Council, 1989.
  • Correspondance avec Avicenne, en 997, où il propose des objections contre la philosophie d'Aristote. Ibn Sina répond à ses dix-huit questions, notamment sur le phénomène de la vision, l'existence du vide et la pluralité des mondes[19],[20].

Études

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Honneurs et mentions

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Éponymie

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  • Al-Biruni est le nom donné à un cratère d'impact sur la face cachée de la Lune en hommage au célèbre astronome.
  • Al Biruniya, revue marocaine de pharmacognosie, d'études ethnomédicales et de botanique appliquée, publiée de 1985 à 1997 (13 volumes) à Rabat, commémore son nom.
  • Al-Biruni est le nom donné à un club d'astronomie dans une maison de jeunes en Algérie, dans la daïra d'El Mouradia.

Al-Bîrûnî en littérature

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  • Jean d'Ormesson écrit une Histoire du Juif errant, en 1990 dans laquelle le héros rencontre Al-Biruni. Il lui révèle la légende du point d'Aryabhata et Al-Biruni invente le zéro à cette occasion.
  • Il est cité plusieurs fois dans le roman de Gilbert Sinoué, Avicenne ou La route d'Ispahan.

Notes et références

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  1. a et b (en) « al-Biruni (Persian scholar and scientist) », dans Encyclopædia Britannica, Britannica Online Encyclopedia (lire en ligne).
  2. a et b (en) Une biographie extensive sur Al-Bîrûnî.
  3. a et b (en) John J. O'Connor et Edmund F. Robertson, « Abu Arrehan Muhammad ibn Ahmad al-Biruni », sur MacTutor, université de St Andrews..
  4. a et b Dominique et Janine Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, Paris, PUF, 1996, 1010 p. (ISBN 978-2-130-47320-6) p. 161
  5. Roger Arnaldez, « BĪRŪNĪ (973-1050) », sur universalis.fr (consulté le )
  6. « La méthode originale que le savant arabe Al Biruni employa au Moyen-Âge pour calculer la circonférence de la Terre », sur www.blueman.name (consulté le ).
  7. « al-biruni », sur www.mathouriste.eu (consulté le ).
  8. a et b Faouzia Charvi, « Mieux connaître les savants des pays d'Islam : Al-Biruni, le « Maître » de l'an mille », Science et pseudo Sciences, no 344,‎ , p. 78-82
  9. Sigrid Hunke, Le Soleil d'Allah brille sur l'Occident, Albin Michel, p. 101.
  10. Ahmed Djebbar, Une histoire de la science arabe [détail de l’édition] p. 188–190.
  11. Roshdi Rashed, Histoire des sciences arabes, tome 1, p. 67
  12. (en) Al-Biruni's Book on Mineralogy.
  13. En arabe الجماهر في معرفة الجواهر.
  14. En arabe تحقيق ما للهند من مقولة معقولة في العقل أم مرذولة.
  15. En arabe الآثار الباقية عن القرون الخالية. Traduction du titre donnée par Christophe Genin (Lire en ligne - Consulté le 14 septembre 2020)
  16. En arabe القانون المسعودي.
  17. (en) Al-Qanunu'l-Mas'udi (Canon Masudicus), Hyderabad, India, Osmania Oriental Publications Bureau pour le Ministère de l'Éducation, Gouvernement de l'Inde, , 139 p. (lire en ligne), p.29/139
  18. En arabe التفهيم لصناعة التنجيم.
  19. (en) « Correspondence between Ibn Sina and Al-Birouni », sur Shining history, (consulté le )
  20. (en) Rafik Berjak, Ibn Sina—Al-Biruni Correspondence, Centre for Islam and Science, (lire en ligne)

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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