Un diabolo est un instrument et une discipline de la jonglerie.Un diabolo est composé en générale de deux coupoles en plastique serties par un boulon à un axe métallique ou en teflon ayant la forme d’une gorge de poulie.
Il est généralement accompagné de deux baguettes en bois, en aluminium, voire en fibre de carbone ou de verre qui permettent la transmission des forces au diabolo via le fil.
Les baguettes sont reliées par du fil, souvent en nylon ou en kevlar pour les diabolos inflammables.
Il existe cependant des diabolos plus atypiques tels que les diabolos inflammables, les diabolos lumineux, les diabolos mono-coupole, les diabolos à sens de rotation unique ou encore les diabolos à roulements à billes.
L'Histoire du diabolo
Le diabolo aurait été inventé vers 3000 avant J-C en Chine.A cette époque, il ne portait pas le nom que l’on connaît. Il sappelait le Kouen-Gen, ce qui voulait dire selon les sources "faire siffler le bambou creux" ou "appareil faisant le vide". Ce nom est lié à la croyance selon laquelle le bruit de l'objet provenait du vide qu'il crée en tournant.En effet ,les diabolos en Chine sont encore en bambou avec des ouvertures sur le coté créant un sifflement quand le diabolo tourne.L'une des premières descriptions occidentales du «Kouen-Gen» est celle du père Amyot en 1792 pendant l'ambassade du Lord Macartney : «Ce hochet bruyant consiste en deux cylindres creux de métal, de bois ou de bambou, réunis au milieu par une traverse.Chacune des cavités est percée d'un trou dans des sens opposés. La corde fait un nœud coulant autour de la traverse.En suspendant en l'air ce hochet, et en l'agitant avec vitesse, il s'établit dans chacune des portions de cylindre un courant d'air rapide, et l'on entend un ronflement.
Il est connu pour développer la force, l'adresse et la grâce mais sert principalement comme crécelle par les vendeurs ambulants de gâteaux et de sucreries pour annoncer leur approche.
Des expéditions de missionnaires de Pékin (notament Lord Macartney vers 1793) ont ramené le diabolo en Europe et on lui donna le nom de diaballo devenue plus tard diabolo tiré des racine grec «Dia» à travers et «bollo» lancer. Il reste cependant connu en France jusqu’au XXe siècle sous le nom de diable à cause du bruit qu’il produit. En 1811 et 1812 Jean Baptiste Joseph Breton offre au grand public l'une des premières représentations du Kouen-Gen.C'est en 1812 que le diable importé d'Angleterre en France a son premier grand succès. Les journaux ne tarissent pas de qualificatifs pour exprimer l'engouement pour la petite bobine : «folie», «rage», «mode incroyable» «fureur»... Il est alors nommé «diable» en France et «devil on two sticks» en Angleterre, son nom lui vient de son bruit «un boucan du diable» et de sa difficulté, il a une forme double ovoïdale en bois massif d'un seul morceau.La seule date sur laquelle les historiens s'accordent est 1812, on trouve ensuite diverses informations parfois contradictoires, 1840 : «très à la mode», 1853 : «on jouait beaucoup au diable en France», 1856 : «il ne reste aujourd'hui plus aucune trace du diable», 1878 : «le jeu du diable est très populaire dans les collèges Belges». En 1820, le diabolo est une des premières nouveautés extérieures acceptées par le cirque : l'artiste Ramo Sameo, produit un numéro de diable dans toute l'Allemagne.
La matière même du diable, la maladresse de certains joueurs provoquant plusieurs accidents, l'inconstance des modes, peuvent expliquer la discrétion du diable qui en 1893 est «presque oublié». Le diabolo connaît plusieurs pics de popularité aux XIXe et XXe siècles. L’un d’eux est dû à une innovation technique de Gustave Philippart en 1906, innovation qui lui donne sa forme actuelle : deux coupoles coniques en métal ou en bois, garnies de caoutchouc découpé dans des pneus reliés à leurs extrémités les plus fines par un axe.
Ainsi le début du XXe est parsemé d’anecdotes d'expérimentations diaboliques, par exemple on peut croiser sur les Champs-Élysées, une corde 117mètres de long, relevée par le milieu par une perche de 6 mètres 50 cm de hauteur sur laquelle on s'amuse à lancer des diabolos, ou encore l'une des premières description de l'utilisation de deux diabolos en même temps dans la corde. Le mot «diabolo» semble avoir été inventé en 1906 par Charles Burgess Fry, sportif et éditeur du magazine de sport The Outdoor Magazine. Fry était en contact avec Philippart et était persuadé que le diabolo allait devenir un sport important. Il connaissait l’appellation française diable et proposa diabolo, jeu de mot sur le verbe d’origine grecque diabállô ou «lancer à travers». De 1907 à 1909 le diabolo fait un retour triomphal en France et en Angleterre, où la fièvre diabolique saisit à nouveau les foules. Des concours de diabolo sont organisés un peu partout et principalement dans les villes balnéaires. En ville, on joue dans les parcs et dans la rue.
De nouveau les imaginations s'échauffent et l'on croise nombre d'inventions autour de la petite bobine : le diabolo, machine volante, le rail looping ou le diabolo musical de Mac Sovereign...
Diabolo supplanta ensuite progressivement diable tandis que le jeu lui-même perdait de la popularité. Mais, l'ombre du diable se profile à nouveau et dès 1907 on retrouve des traces de plaintes de promeneurs et riverains et des accidents parfois mortels, « Au bois de Boulogne, un bébé a eu ainsi le crâne fendu et en est mort (…) d'autres jouaient pour courir après le petit bout de bois qui, mal lancé à roulé sur la chaussée, ont été renversés par des voitures et blessés ».
«M. Lépine, le préfet de police, s'est ému de ces nombreux accidents, (…), ce divertissement sera toléré seulement dans certaines parties des jardins publics et des squares, ou sur les rues très spacieuses» «Le préfet de police, Louis Lépine, classe le diabolo parmi les jeux dangereux et l'interdit dans les rues de la capitale. Les Questeurs du Sénat optent pour une mesure moins draconienne, et décident, pour limiter les risques, d'affecter l'allée de l'Observatoire aux passionnés de diabolo.» Il n’a été remis au goût du jour que dans les années 1950.
Son utilisation posait problème car il était considéré comme dangereux. C’est une petite entreprise française située dans la banlieue de Vernon, les Établissement Marault, qui relance le diabolo en utilisant le caoutchouc, ce qui ne le rendait moins dangereux. Le diabolo fut alors nommé «Diavolux». Chaque exemplaire était testé pour vérifier son bon équilibre. En effet, à partir des années 1950, l'utilisation de caoutchouc se multiplie, et permet d'obtenir deux coupoles souples qui ne cassent pas, montés sur un axe métallique.
Le brevet fut vendu à la fin des années 1970 lorsque les propriétaires des Établissements Marault prirent leur retraite. Les diabolos actuels sont à l’origine du regain d’intérêt pour ce jeu. Depuis les années 1980 on utilise deux diabolos simultanément et depuis le début des années 2000 on peut en utiliser trois voire plus. L’amélioration des formes ainsi que l’utilisation de plastique au lieu de bois permet d’exécuter un plus grand nombre de figures.
Aujourd'hui le diabolo a perdu de la notoriété mais reste néanmoins un art d'une rare complexité. A la recherche de meilleur performances, d'une meilleur ergonomie et de formes toujours plus attractives, le diabolo s'est fait une place importante parmis les art du cirque modernes.